Navya : l’ancien fleuron français en redressement judiciaire

Les jours de Navya sont comptés. Cette start-up lyonnaise créée en 2014 a été placée en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Lyon après s’être déclarée en cessation de paiements fin janvier 2021. Les candidats pour la reprise ont jusqu’au 21 février pour se manifester et les offres seront examinées le 7 mars. Navya est un leader français reconnu sur le marché mondial des véhicules autonomes, partenaire des bus électriques Bolloré. La reprise de cette entreprise permettrait de maintenir les emplois et de rechercher des investissements afin de pérenniser son activité.

Une entité qui s’est rapidement imposée sur le marché

Moins d’un an après sa création, Navya revendique des années d’avances sur ses concurrents avec ses navettes électriques. Elle s’autoproclame première société au monde à commercialiser ces engins. Pour se distinguer de sa jumelle toulousaine EasyMile, Navya s’est donc attachée à internaliser toute sa production. Cette stratégie a peut-être fait toute la différence et permis à Navya de se construire un chemin vers la réussite. Aujourd’hui, le leader français du transport collectif affiche plus de 200 véhicules équipés de son système à travers le monde. Son chiffre d’affaires s’élève à 10,1 millions d’euros en 2020 et son action a été suspendue à 3 centimes d’euros le 24 janvier 2021 suite à sa déclaration en cessation de paiements.

Navya et le groupe Bolloré, une association gagnante

Le partenariat entre Navya et Bluebus, une filiale de Bolloré, a permis de grandes avancées technologiques. En janvier 2021, les deux entreprises ont effectué un test sans conducteur sur 30 kilomètres. Un projet très attendu qui a finalement aboutit grâce à la coopération entre ces deux acteurs incontournables dans le secteur de la mobilité autonome. Mais avec la mise en redressement judiciaire de Navya, ce partenariat risque de prendre fin. Ce qui inquiète fortement les salariés de Bolloré qui verraient d’un très mauvais œil une perte d’un allié essentiel.

Les solutions proposées pour sauver Navya

Navya a donc sollicité l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire et a confié le 2 février l’administration de cet acte à la SCP Hunsinger Solve. Le calendrier est très strict puisque les repreneurs devront se manifester pour le 21 février et l’administrateur judiciaire aura jusqu’au 7 mars pour examiner les dossiers des candidats. Ces derniers ont donc jusqu’à la fin du mois pour proposer des plans de relance ou de cession, gageons que le futur de Navya sera connu pour le printemps 2022.

De quelles manières Navya pourrait-elle se relever ?

Plusieurs solutions sont envisageables afin de relancer l’activité de Navya.

  • Un plan de continuation pourra être mis en place afin de conserver l’activité et les emplois de l’entreprise.
  • Il sera possible d’imaginer un partenariat entre Navya et un constructeur automobile.
  • La cession à un repreneur demeure aussi une option envisageable, à condition que celui-ci ait une vision suffisamment innovante pour permettre à la firme de se relancer.
  • Enfin, la vente de technologies développées par Navya reste une piste intéressante pour redonner un souffle nouveau à l’entreprise.

Malgré les difficultés rencontrées, il n’est pas encore temps de dire adieu à Navya. Une chose est certaine : si cette petite navette sans conducteur peut s’en sortir, cela montrera aux sceptiques que la French Tech a encore de beaux jours devant elle. Alors à quoi ressemblera l’avenir de Navya ? Tout dépendra des plans et propositions retenus qui seront examinées début 2023.